Les causes de réformes : données récentes en France & en Europe
Réformes laitières : comment concilier performance et durabilité ?

Sur les cinq dernières années, les réformes des vaches laitières en France et en Europe ont été entraînées par des facteurs de performance individuelle (santé, reproduction génétique), des facteurs conjoncturels (épizooties), des facteurs économiques (hausse des prix de réforme et volatilité laitière) et des facteurs structurels (contexte climatique, stratégies de renouvellement).
Les réformes involontaires sont encore principalement le fait de maladies (mammites, boiteries, troubles métaboliques) ou de troubles de la reproduction. En Bretagne environ 24 % des réformes concernent ces motifs. Sur la période 2024-2025 les épizooties (FCO, MHE) et le contexte climatique (stress thermique, perturbation des ressources fourragères) viennent accentuer le poids des réformes subies.
Quant aux réformes dites volontaires, si un taux de réforme optimum (20–25 %) permet d’équilibrer longévité et progrès génétique, en France beaucoup d’élevages dépassent ce seuil. Le taux moyen atteint par exemple 36 % dans le Grand Ouest.
De plus, ces dernières années, les opportunités du marché de la viande viennent influer de manière non négligeable les réformes volontaires, même si elles sont contrebalancées par un prix du lait volatile mais plutôt rémunérateur. Le prix des vaches de réforme a ainsi connu une forte hausse depuis 2022 : +40 % en Allemagne, +27 % en Pologne, +14 % en France.
Dns ce contexte, pour gagner en longévité en maitrisant les réformes, il sera nécessaire de combiner agilité économique, rigueur technique et vision stratégique. La filière laitière pourra ainsi construire une trajectoire favorable, durable et performante à l’horizon 2030.
Une conférence animée par Christian Engel, Vétérinaire et nutritionniste - Chêne Vert